Qu’est-ce qu’un tissu chaîne et trame ?

Réalisés par l’entrecroisement perpendiculaire du fil de chaîne et du fil de trame, les tissus chaîne et trame se composent de deux systèmes de fils qui se croisent à angle droit. Le fil de chaîne, disposé dans le sens de la longueur, forme la chaîne du tissu. Le fil de trame, disposé dans le sens de la largeur, est passé alternativement au-dessus et en-dessous du fil de chaîne selon un ordonnancement appelé armure. Cet entrelacement confère au tissu sa solidité ainsi que ses caractéristiques de texture, de motif et de drapé. L’armure désigne la manière dont le fil de chaîne et le fil de trame s’entrecroisent. Il existe plusieurs types d’armures qui confèrent des qualités spécifiques au tissu. L’armure toile, où chaque fil de trame passe alternativement au-dessus et en-dessous d’un fil de chaîne, produit un tissu solide et régulier. L’armure sergé présente des lignes diagonales créées par le décalage du point de liage du fil de trame. Elle donne un tombé souple et une surface striée au tissu. D’autres armures comme le satin créent des motifs comme des côtes ou des quadrillages. Le choix de l’armure dépend de l’usage souhaité pour le tissu, certaines valorisant la souplesse, d’autres la solidité, la brillance ou le motif. L’armure participe ainsi pleinement aux caractéristiques finales du tissu.

À la base de la fabrication d’un tissu, le fil de chaîne apporte la résistance dans le sens de la longueur tandis que le fil de trame assure la largeur. Le fil de chaîne supporte la tension exercée lors du tissage et détermine la longueur du futur tissu. Le fil de trame vient s’insérer perpendiculairement pour former la largeur. L’armure, séquence d’entrelacements entre ces deux fils, confère au tissu motifs, textures et propriétés techniques. L’armure du tissu joue un rôle déterminant dans l’aspect final du textile. Elle crée des motifs grâce aux séquences d’entrelacements variées entre le fil de chaîne et le fil de trame. Elles influent aussi sur les propriétés techniques du textile comme son poids, son toucher, son drapé ou même sa solidité. Le choix de l’armure est donc primordial, il doit être adapté à l’usage souhaité pour le tissu. Un tissu d’ameublement aura par exemple une armure différente d’un voile de mariée. L’armure permet ainsi de moduler finement les caractéristiques d’un textile.

Véritable ADN du tissu, l’armure correspond à l’ordre d’entrecroisement du fil de chaîne et du fil de trame. Les armures les plus connues sont la toile, le sergé et le satin. La toile alterne un passage dessus-dessous, le sergé fait passer le fil de trame en diagonale sur plusieurs fils de chaîne et le satin ne fait passer le fil de trame au-dessus que de quelques fils de chaîne. Selon l’armure, on obtient un tissu uni, rayé ou à motifs. Un tissu jacquard peut comporter plusieurs armures complexes pour réaliser des motifs élaborés. Au total, il existe plus de 700 armures différentes.

La confection d’un tissu chaîne et trame requiert de l’habileté et de la précision. En effet, le tisserand doit veiller à entrecroiser avec régularité les fils de chaîne, parallèles à la longueur du tissu, et les fils de trame perpendiculaires. Cette technique exigeante impose une tension constante des fils pour obtenir un rendu homogène sans défaut. Le professionnel contrôle rigoureusement l’armure, soit l’entrelacement spécifique du fil de chaîne et de trame. Par exemple, dans le tissage simple, chaque fil de trame alterne au-dessus puis en-dessous d’un fil de chaîne.

Il existe une grande variété d’armures, du plus simple tissage taqueté au plus élaboré satin à 5 liages. Chacune produit des effets visuels et tactiles uniques. Par exemple, le sergé dont les points de liage sont décalés en diagonale possède un toucher doux et un tombé souple. À l’inverse, le taffetas au liage régulier se montre plus raide. Outre l’esthétique, l’armure influe aussi sur la solidité et les propriétés du tissu. Le tisserand sélectionne donc avec soin celle qui convient à l’usage final, qu’il s’agisse d’un voile aérien ou d’une toile robuste.

Le tissage chaîne et trame concerne tous les textiles. En effet, ce procédé ancestral s’applique aux étoffes les plus sophistiquées comme la soie, la laine mérinos ou le coton égyptien. Il permet de produire une large gamme de textures et motifs selon l’armure : la toile, le sergé, le satin… Ces tissus chaîne et trame habillent toutes les silhouettes, des tenues de ville aux robes de soirée. Ils épousent les formes du corps en fluidité ou structurent les volumes. Le denim, matière incontournable du jean, provient également de ce tissage régulier. Ainsi, la technique chaîne et trame irrigue toute la filière textile. Le denim est effectivement issu du tissage chaîne et trame. Cette matière robuste est composée de fils de coton teints en indigo. L’armure en sergé qui la caractérise lui confère cette texture diagonale si reconnaissable. Le denim s’est démocratisé au XXe siècle, notamment avec l’avènement du jean, devenu un basique du vestiaire. Ses qualités de résistance, son aspect délavé et sa souplesse après plusieurs lavages en ont fait un incontournable. Aujourd’hui, le denim habille toutes les morphologies et s’invite dans toutes les garde-robes. Il se décline sous diverses coupes, coloris et finitions pour convenir à tous les styles. Matière phare de la mode, le denim traverse les époques sans prendre une ride.

Les tissus chaîne et trame se distinguent principalement des tissus maille par leur mode de fabrication. Alors que les tissus maille sont tricotés (activité de tricotage) à partir d’un seul fil, les tissus chaîne et trame sont tissés à partir de l’entrecroisement perpendiculaire de deux ensembles de fils : la chaîne et la trame. Cette technique de tissage crée une construction plane et stable, à la différence de la maille qui présente plus d’élasticité et de souplesse. L’armure du tissu, c’est-à-dire l’ordre d’entrelacement des fils, est également une spécificité des tissus chaîne et trame, permettant d’obtenir différents effets visuels et textures.

L’armure désigne l’ordre d’entrelacement des fils de chaîne et de trame qui compose le tissu. Il existe trois armures de base : le taffetas, le sergé et le satin. Le taffetas est l’armure la plus simple, avec une alternance régulière d’un fil de chaîne et d’un fil de trame. Cela crée une texture unie caractéristique. Le sergé présente un décalage dans l’alternance, par exemple un fil de chaîne sur deux ou sur trois. Cela produit des lignes obliques visibles en diagonale sur le tissu. Enfin, le satin se distingue par un entrelacement plus complexe faisant flotter les fils de trame sur plusieurs fils de chaîne avant de les fixer. Cela donne un aspect brillant et soyeux au tissu. La variation des armures permet ainsi de moduler l’aspect visuel et la sensation au toucher des tissus chaîne et trame. Le choix de l’armure est donc un élément clé selon l’usage et les propriétés recherchés pour un textile.

Certaines particularités distinguent les tissus chaîne et trame des autres techniques de tissage. Contrairement aux tissus jacquard, ils ne comportent pas de motifs complexes nécessitant un métier à tisser spécifique. Leur fabrication est plus simple que celle des tissus façonnés, qui présentent des effets de relief ou de texture. Les tissus chaîne et trame se démarquent aussi par leur régularité et leur construction orthogonale, à l’inverse des tissus biais où les fils sont tissés en diagonale. Leur texture et leur drapé dépendent avant tout de l’armure, alors que d’autres facteurs entrent en compte pour les velours, les taffetas ou les crêpes. Les possibilités de motifs sont donc plus limitées.

Les possibilités de motifs sont effectivement plus limitées pour les tissus chaîne et trame que pour d’autres types de tissage. Contrairement aux tissus jacquard, ils ne permettent pas la réalisation de motifs complexes nécessitant beaucoup de fils de chaîne et de trame. Leurs motifs se limitent à des rayures, des carreaux, des chevrons simples obtenus en variant l’armure. Celle-ci détermine les points de croisement entre la chaîne et la trame, créant ainsi le motif. On peut tout de même obtenir une certaine variété de motifs grâce aux armures dérivées des toiles et des sergés. Mais les effets sont plus subtils et discrets que les riches motifs des lampas ou des brocarts jacquard. La régularité et l’orthogonalité inhérentes aux tissus chaîne et trame expliquent ce contraste avec les tissus façonnés ou les motifs curvilignes des jacquards complexes.